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Bonne chose
Mode, la start-up suisse qui change la donne
Une des récentes pièces uniques créées par Perle Rare pour la saison automnale.
D’un point de vue éthique et durable, le secteur de la mode est une véritable catastrophe. Entre une utilisation massive des ressources, des circuits de revalorisation encore très peu développés et des conditions de travail correspondant à de l’esclavage moderne, le domaine doit impérativement repenser sa manière de faire. À Lausanne, une jeune entreprise démontre qu’il est possible de conjuguer mode, durabilité et éthique.
Dans le monde, le textile représente la deuxième source d'émissions de CO2 liée à la consommation privée. Un gouffre environnemental qui repose en outre sur des filières de production intenables. Au Bangladesh, pays considéré comme l’usine textile du globe avec ses 4500 entreprises et ses 35 millions d’ouvriers actifs dans ce secteur, dont des enfants, le salaire minimum est de 83 euros par mois pour dix heures de travail par jour, six jours par semaine. Dominée par des poids lourds et des règles économiques faites pour maximiser le rendement et les profits, l’industrie de la mode est cependant dans le collimateur des autorités. Au début de l’année, la Commission européenne annonçait en effet sa nouvelle stratégie pour réduire l’empreinte carbone de la branche. Son objectif : rendre tous les produits textiles recyclables d’ici à 2030. En même temps, elle souhaite aussi améliorer la traçabilité de la production des vêtements avec l’instauration d’une sorte de passeport numérique obligatoire, permettant aux autorités et aux consommateurs de connaître leur impact environnemental. La perle rare qui révolutionne l’industrie textile Consciente de l’urgence de ces enjeux durables et éthiques, Lorraine Morier a décidé de s’attaquer frontalement au problème. Son idée : récupérer des vêtements de bonne qualité pour les transformer en pièces uniques, et leur donner ainsi une seconde vie. Les ventes de ses créations servent par ailleurs à financer le volet associatif du projet, permettant de soutenir les enfants des rues au Kurdistan Irakien. L’entreprise, baptisée Perle Rare, entend également revaloriser toutes les morphologies. «L’idée de Perle Rare m’est venue suite à un projet bénévole de défilés de mode inclusifs que je menais parallèlement à mes études», raconte l’entrepreneuse. «J’ai été touchée par des troubles alimentaires dans mon adolescence et je voulais que les choses bougent du côté des représentations féminines. J’ai laissé ce projet dans un coin de ma tête sans penser qu’un jour ça deviendrait quelque chose de concret et j'ai continué mes études pour obtenir un Master en Droits de l’enfant. À Perle Rare, il n’y a donc pas de critères de taille ou de poids pour participer à nos défilés et nos shootings.» Lancée en 2021, l’entreprise veille à ne créer que des pièces uniques, en transformant des vêtements de bonne qualité récupérés dans des brocantes ou auprès de particuliers. Toujours élaborés dans un esprit inclusif, ces vêtements séduisent une clientèle à la fois engagée et sensible à leur plus-value en matière de design. Les créations sont vendues en ligne, sur le shop du label Perle Rare, ainsi que durant des événements tels que des défilés inclusifs et des pop-up stores. Depuis peu, les modèles sont également conçus et vendus au sein de la boutique Foulaz à Lausanne. Entre cet été et la rentrée de septembre, la jeune marque, où travaillent deux couturières-stylistes en plus de la fondatrice, a d’ailleurs pu organiser un atelier d’upcycling et pop-up store au sein de l’établissement Bleu Lézard à Lausanne. «Une expérience que nous entendons renouveler pour nous faire connaître et sensibiliser le grand public aux enjeux durables et éthiques de la mode», souligne Lorraine Morier. «En marge de nos créations, nous souhaitons aussi que tout un chacun puisse apprendre l’upcycling, nous avons donc créé une formation vidéo dans laquelle nous partageons nos designs et savoir-faire en la matière.» Volet associatif Le label se veut également solidaire, en reversant un franc sur chaque pièce achetée à l’association Les Perles d’Orient, qu’elle a créée avec son mari, dont l’objectif consiste à offrir des meilleures conditions de vie aux enfants des rues au Kurdistan Irakien. Une région où le conflit avec Daech a fait des ravages et laissé de nombreux enfants orphelins. «Je suis particulièrement sensible aux droits des enfants, complètement bafoués par l’industrie de la mode d’ailleurs. Pour moi, le fait que notre label vienne en aide à des enfants défavorisés est une évidence.»
Création estivale de Perle Rare.
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Commentaires
Mauro86 presque 2 ans
Bon article!
Drewww environ 2 ans
Intéressant :)